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Jacques Derrida — Est-ce que tout n'est que des mots ?

Sesión 4

Jacques Derrida — Est-ce que tout n'est que des mots ?

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Sesión 4

Résumé

Jacques Derrida était un penseur postmoderne français de premier plan dont les œuvres incluent Écriture et différence et Sur la grammatologie. Nous résumons ici son livre « Cogito et l'histoire de la folie », tel qu'il a été discuté lors d'un cyberséminaire du TAS dirigé par Stephen R. C. Hicks.

  1. L'essai de Derrida est présenté comme un commentaire de Foucault Archéologie de la folie. Les deux présentent la raison comme une imposition qui crée de l'ordre plutôt que comme l'expression d'un ordre existant indépendamment : « le langage de la raison, qui est lui-même le langage de l'ordre » (34).
  2. Par conséquent, il faut parler d' « agression du rationalisme ». La raison revendique l'universalité et l'objectivité, d'où son « annexion de la totalité du langage et du droit au langage », reléguant ainsi tout le reste au « silence » (34).
  3. Nous avons ainsi la tentative de projet « archéologique » de Foucault : »Total désengagement de totalité du langage historique responsable de l'exil de la folie, libération de ce langage pour écrire l'archéologie du silence » (35).
  4. Mais ce projet se heurte à un problème, car tenter d'écrire l'histoire de ce qui a été réduit au silence reviendrait à faire la même chose que la raison. « N'est-ce pas une archéologie, même du silence, une logique, c'est-à-dire un langage organisé, un projet, un ordre, une phrase, une syntaxe, une œuvre ? L'archéologie du silence ne serait-elle pas la restauration la plus efficace et la plus subtile, répétition, dans le sens le plus irréductiblement ambigu du terme, de l'acte perpétré contre cette folie » ? (35)
  5. Mais quel est notre objectif ? Suffit-il de mettre la raison de côté « pour revenir à l'innocence et mettre fin à toute complicité avec l'ordre rationnel ou politique qui maintient la folie captive » ? (35) Ou est-ce pour mettre la raison occidentale en justice ? « Mais un tel procès peut être impossible, car du simple fait de leur articulation, la procédure et le verdict réitèrent sans cesse le crime » (35).
  6. Le problème principal est que nous sommes coincés dans le langage. « Le fait de parler est probablement le seul fait qui résiste finalement à toute parenthisation » (37). Ou comme Derrida l'a dit ailleurs, « Il n'y a rien en dehors du texte ».
  7. Nous sommes donc confrontés à un dilemme : tomber dans un silence inefficace ou se laisser captiver par la raison, car si quelqu'un adopte le langage de la raison pour l'attaquer, il est coopté. « Aucun cheval de Troie n'est invincible par la raison (en général) » et la folie, « dont l'état sauvage ne pourra jamais être rétabli en elle-même », doit rester « une pureté primitive inaccessible » (37).
  8. Tout au plus pouvons-nous donc nous attaquer aux détails et créer des troubles locaux : « Puisque la révolution contre la raison, à partir du moment où elle est articulée, ne peut opérer que dans raison, il a toujours la portée limitée de ce qu'on appelle, précisément dans la langue d'un département de interne des affaires, une perturbation. » (36)

Retrouvez « Cogito et l'histoire de la folie » de Derrida ici. Lire la discussion sur le CyberSeminar ici. Résumé de Stephen Hicks, 2020.

Voir la section suivante :

  1. Stephen Hicks, « Liberté d'expression et postmodernisme »
  2. Résumé du CyberSeminar du TAS sur « Qu'est-ce que la métaphysique ? » de Martin Heidegger
  3. L'histoire de la sexualité de Michel Foucault
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